L'autorité est-elle un remède à la violence ?
C'est bien sûr LA grande question qui est posée à notre société. Il semble que notre nouveau Président pense que "oui", puisqu'à de nombreux problèmes, il en appelle à la loi. Voici un autre point de vue, qui me permet de parler ici de Charles Rojzman et de son action dans ce qu'il présente comme de la thérapie sociale.
Extrait d'un de ses articles : " Il faut comprendre comment la violence est créée par le sentiment d’impuissance face au pouvoir de l’institution, de l’économie, de la décision politique. Face à ce pouvoir trop écrasant, la violence apparaît malgré tout comme un moyen d’agir : elle est une grande tentation. Gérard Mendel dit que lorsqu’on n’a pas de pouvoir sur sa propre vie, on tente à nos risques
et périls, d’avoir du pouvoir sur les autres. Un jeune de banlieue voué à l’échec scolaire ou social va lui aussi rechercher le pouvoir de nuisance
sur les autres : bloquer toute une ville, bloquer l’action des travailleurs sociaux, de la police. Nous ne sommes pas dans une démocratie réelle où chacun a un pouvoir sur sa vie. Aussi, à tous les niveaux, il se forme un pouvoir de nuisance en interaction avec une société d’hyper-compétition et de violence institutionnelle. Le mal qu’une telle société combat est aussi celui qu’elle génère."
Je recommande de lire l'intégralité de son article, où il exprime l'urgence qu'il y a à apprendre comment vivre ensemble, dépasser nos peurs et ce qu'il appelle "thérapie sociale" :
"La thérapie sociale est essentiellement un travail de réparation des blessures dues à nos modes de vivre ensemble."
On peut objecter deux choses:
1- Le président Sarkozy est loin d'être le seul à penser ce qu'il pense sur l'autorité. Une majorité de français l'a élu!
2- Les citations proposées traduisent une conception victimaire, à la limite déresponsabilisante, des rapports entre les gens. Je me demande si c'est vraiment une façon efficace de faire face à ces problèmes, dont les médias ont donné (ces dernières années) une importance exagérée.
Rédigé par : Marc-Antoine Hamet | 15 juin 2007 à 18:32